Définition
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D'un point de vue historique, une première phase est celle où l’écriture a servi à fixer un message oral conçu dans la langue ; une seconde phase est celle de l’invention de l'écriture en tant qu'elle procède du désir de fixer par écrit un livre, c’est-à-dire une composition écrite, et non plus un message parlé. En Europe, on retiendra trois systèmes d’écriture : arménienne, gotique et slave. Forgées d'une manière indépendante, les trois écritures ont en commun un même dessein, celui de traduire la Bible. On est passé, d'une manière certaine, du grec au slave, d'une manière très probable du grec à l'arménien et au gotique, avec une intervention au moins partielle du latin. Ce sont là les premiers écrits que nous trouvons.
La création d'un système graphique pour des langues qui n’en possédaient pas a ceci de particulier qu’elles sont nées indépendamment, mais avec le même dessein : traduire un texte. Il fallait faire passer tout un monde de notions nouvelles à partir d'un texte lu, écrit (et non pas seulement d’un texte parlé). Le procès de traduction est double : convertir une langue en une autre et convertir en même temps un système graphique en un autre. C’est tout à fait autre chose que la transmission d'un édit royal, d'un contrat, d'une lettre. ( D.L. p. 115 )
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