Indication(s) grammaticale(s)
Définition 1.
Source(s)
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Emile Benveniste, Les Dernières Leçons, Collège de France 1968 et 1969
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Définition
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Comment de la syllabe est-on passé à l'unité du son ou du phonème ? La circonstance décisive a été :
1) l'invention phénicienne ;
2) l'adaptation des lettres phéniciennes au grec.
Les Phéniciens avaient déjà conformé l'écriture au principe fondamental de leur langue, qui est la prédominance de l'étymologie ou du sémantique sur le grammatical, et de la structure consonantique sur la variation vocalique. Ils avaient donc dissocié en graphie la consonne de la voyelle, seule la consonne étant explicite. Les Grecs ont accompli un nouveau pas en écrivant systématiquement comme distinctes voyelles et consonnes à partir de leur langue où les variations grammaticales détruisaient souvent les relations étymologiques (de type-présent, lambano, « je prends» et partait, eilepha, «J’ai fini de prendre »).
La coupe syllabique de la parole est, me semble-t-il, la coupe naturelle, car on ne peut isoler d'un support vocalique un son quel qu'il soit. L'unité de décomposition de la parole sera donc une voyelle ou un segment incluant une voyelle (CV ou VC). L'articulation naturelle de la parole est reproduite conne articulation naturelle de l'écriture. Du reste, pour le linguiste aussi la syllabe est une unité sui generis. (D.L. p.109-110)
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