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Relations intégrant - constituant

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Définition 1.

Auteur(s) Hamid Guessous, Université de Fès
Discipline(s) Sciences du langage
Source(s) Emile Benveniste: Problèmes de linguistique générale. Paris, Gallimard, 1966.
Définition « Un signe est matériellement fonction de ses éléments constitutifs, mais le seul moyen de définir ces éléments comme constitutifs est de les identifier à l’intérieur d’une unité déterminée où ils remplissent une fonction intégrative. Une unité sera reconnue comme distinctive à un niveau donné si elle peut être identifiée comme «partie intégrante » de l’unité de niveau supérieur, dont elle devient l'intégrant. Ainsi /s/ a le statut d’un phonème parce qu’il fonctionne comme intégrant de /-al/ dans salle, de /-0/ dans seau, de /-ivil/ dans civil, etc. En vertu de la même relation transposée au niveau supérieur, /sal/ est un signe parce qu’il fonctionne comme intégrant de : — à manger ; — de bains...; /so/ est un signe parce qu’il fonctionne comme intégrant de : — à charbon ; un — d'eau ; et /sivil/ est un signe parce qu’il fonctionne comme intégrant de : — ou militaire ; état — ; guerre — . Le modèle de la «relation intégrante » est celui de la « fonction propositionnelle» de Russell » P.L.G. t.I p. 125

« Quelle est, dans le système des signes de la langue, l’étendue de cette distinction entre constituant et intégrant ? Elle joue entre deux limites. La limite supérieure est tracée par la phrase, qui comporte des constituants, mais qui, comme on le montre plus loin, ne peut intégrer aucune unité plus haute. La limite inférieure est celle du « mérisme», qui, trait distinctif de phonème, ne comporte lui-même aucun constituant de nature linguistique. Donc la phrase ne se définit que par ses constituants ; le mérisme ne se définit que comme intégrant. Entre les deux un niveau intermédiaire se dégage clairement, celui des signes, autonomes ou synnomes, mots ou morphèmes, qui à la fois contiennent des constituants et fonctionnent comme intégrants. Telle est la structure de ces relations. » P.L.G. t.I p.125

Quelle est finalement la fonction assignable à cette distinction entre constituant et intégrant ? C’est une fonction d’importance fondamentale. Nous pensons trouver ici le principe rationnel qui gouverne, dans les unités des différents niveaux, la relation de la F O R M E et du S E N S. P.L.G. t.I p.125-126

« Voici que surgit le problème qui hante toute la linguistique moderne, le rapport forme : sens que maints linguistes voudraient réduire à la seule notion de la forme, mais sans parvenir à se délivrer de son corrélat, le sens. Que n’a-t-on tenté pour éviter, ignorer, ou expulser le sens ? On aura beau faire : cette tête de Méduse est toujours là, au centre de la langue, fascinant ceux qui la contemplent.

Forme et sens doivent se définir l’un par l’autre et ils doivent ensemble s’articuler dans toute l’étendue de la langue. Leurs rapports nous paraissent impliqués dans la structure même des niveaux et dans celle des fonctions qui y répondent, que nous désignons ici comme « constituant » et « intégrant ». P.L.G. t.I p.126

Traduction(s) Arabe جزء المُكَوِن - المُنْدَمِج

B. Russell, Introduction à la Philosophie mathématique, traduction française p. 188 : « Une « fonction propositionnelle » est une expression contenu un ou plusieurs constituants indéterminés, tels que, lorsque des valeurs leur sont assignées, l’expression devient une proposition... « X est humain » est une fonction propositionnelle ; tant que X reste indéterminé, elle n’est ni vraie ni fausse ; mais, dès que l’on assigne un sens à X, elle devient une proposition vraie ou fausse. »