Indication(s) grammaticale(s)
Définition 1.
Source(s)
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Emile Benveniste, Problèmes de linguistique générale, t. 2, Paris, Gallimard, 1974
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Définition
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Énonçons donc ce principe : tout ce qui relève du sémiotique a pour critère nécessaire et suffisant qu’on puisse l’identifier au sein et dans l’usage de la langue. Chaque signe entre dans un réseau de relations et d’oppositions avec d’autres signes qui le définissent, qui le délimitent à l’intérieur de la langue. Qui dit « sémiotique », dit «intra-linguistique ». Chaque signe a en propre ce qui le distingue d’autres signes. Être distinctif, être significatif, c’est la même chose. P.L.G.t.2. p.222-223.
De là résultent trois conséquences de principe. Premièrement, à aucun moment, en sémiotique, on ne s’occupe de la relation du signe avec les choses dénotées, ni des rapports entre la langue et le monde. Deuxièmement, le signe a toujours et seulement valeur générique et conceptuelle. Il n’admet donc pas de signifié particulier ou occasionnel ; tout ce qui est individuel est exclu ; les situations de circonstance sont à tenir pour non avenues. Troisièmement, les oppositions sémiotiques sont de type binaire. La binarité me paraît être la caractéristique sémiologique par excellence, dans la langue d’abord, puis dans tous les systèmes de comportement nés au sein de la vie sociale et relevant d’une analyse sémiologique. Enfin, il doit être entendu que les signes se disposent toujours et seulement en relation dite paradigmatique. On doit donc inclure dans la sémiologie, outre les diverses catégories de signes, les modèles et les schémas selon lesquels les signes s’engendrent et s’organisent : les paradigmes, au sens traditionnel (flexion, dérivation, etc.). Ici évidemment, toute espèce de problèmes peuvent se poser, qui ont, certains d’entre eux, une importance philosophique. Si l’inventaire sémiotique comprend le signe « si » (conjonction d’hypothèse), il faut admettre également sa fonction particulière qui est la fonction d’induction, « si... alors... ». Cette conclusion aurait un intérêt certain, le fondement de l’induction serait linguistique avant d’être logique. P.L.G.t.2. p.223
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