« Ainsi la situation inhérente à l’exercice du langage qui est celle de l’échange et du dialogue, confère à l’acte de discours une fonction double : pour le locuteur, il représente la réalité ; pour l’auditeur, il recrée cette réalité. Cela fait du langage l’instrument même de la communication intersubjective. » (P. L. G. t. 1. p. 25.)
« Celui qui parle se réfère toujours par le même indicateur je à lui-même qui parle. Or cet acte de discours (…) pour celui qui l’énonce, c’est chaque fois un acte nouveau, fût-il mille fois répété, car il réalise chaque fois l’insertion du locuteur dans un moment nouveau du temps et dans une texture différente de circonstances et de discours. » (P. L. G. t. 2. p. 67.)
« A quoi donc je se réfère-t-il ? A quelque chose de très singulier, qui est exclusivement linguistique : je se réfère à l’acte de discours individuel où il est prononcé, et il en désigne le locuteur. C’est un terme qui ne peut être identifié que dans ce que nous avons appelé ailleurs une instance de discours, et qui n’a de référence qu’actuelle. La réalité à laquelle il renvoie est la réalité du discours. C’est dans l’instance de discours où je désigne le locuteur que celui-ci s’énonce comme «sujet » (…).
Le langage est ainsi organisé qu’il permet à chaque locuteur de s'approprier la langue entière en se désignant comme je. » (P. L. G. t 1. p. 261-262)
« Nous essayons ici d’éclaircir deux catégories fondamentales du discours, d’ailleurs conjointes nécessairement, celle de la personne et celle du temps. (P. L. G. t. 2. p. 67 )
(…)Telle est l’expérience centrale à partir de laquelle se détermine la possibilité même du discours. (P. L. G. t. 2. p. 68)
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