Définition
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L’adaptation est un mot polysémique qui renvoie en matière de traduction à plusieurs acceptions allant de l’imitation à la réécriture. L’histoire de ce terme se confond avec celle du mot traduction. Cicéron (106-43 av. J. C.) et Horace (65-8 av. J. C.) avaient déjà fait la distinction, dans le fameux principe, entre deux manières de traduire pour « l’interpres » (le traducteur-interprète) : soit reproduire l’original mot à mot (la fidélité à la lettre), soit le rendre de façon libre, i.e. « l’adapter » ; la dichotome fidélité vs liberté marquera des siècles de débat sur la traduction.
Dans les études contemporaines, l’adaptation a fait l’objet de plusieurs définitions :
- Soit elle est considérée comme un procédé technique comme c’est le cas chez Vilnay et Darbelnet dans leur Stylistique comparée de l’anglais et du français (1958) où l’adaptation est le septième procédé qui est en vigueur lorsque le contexte auquel renvoie le texte source n’existe pas dans la culture d’accueil, l’objectif étant de réaliser une sorte d’équivalence de situations pour dépasser la différence culturelle des deux langues.
- Soit elle est considérée comme un type particulier de traduction, qui s’impose dans certains genres, particulièrement dans le cas de la traduction théâtrale. (Voir Brisset 1986 :104……) . il s’agit d’un genre dramatique qui consiste à « nationaliser » et naturaliser le texte dramatique original à travers tout l’attirail onomastique, culturel et civilisationnel de sorte que le spectateur de la pièce théâtrale adaptée n’est absolument pas « dépaysé » (au sens étymologique du terme) mais « baigne » au contraire dans son propre univers de discours et de référence, comme s’il ne s’agissait nullement d’un étranger à sa langue et sa culture.
Elle peut ainsi prendre diverses formes : omission, ajout ou substitution de termes, de phrases, de paragraphes contenant des « culturèmes » de l’univers de référence de l’original et l’insémination des « culturèmes » spécifiques de la langue d’arrivée.
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