Définition
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Ecriture syllabique : Pour comprendre la création des écritures il faut non pas seulement envisager- de I ’extérieur -le rapport avec le type de langue, mais essayer de se représenter, dans son mouvement même, l'invention qui prolonge la langue.
On voit alors que les inventeurs projettent dans leur écriture le type de représentation qu'ils se font de leur langue. En chinois, on construit des « caractères pour chaque Signifiant : il’ y a équivalence formelle entre un signifiant et un caractère. Que le chinois soit monosyllabique est une considération tout extérieure. Ce qui compte est que, pour ceux qui ont imaginé l'écriture, celle-ci réalise le modèle idéal : chaque signifiant et seul un signifiant est exprimé par un signe et un seul ; inversement chaque signe et un seul signe répond à un signifiant et un seul (je ne tiens pas compte de l'aménagement secondaire qui a introduit I ’usage de caractères «phonétiques» pour parer à l'homophonie).
Dans une situation différente, le sumérien obéit à la même relation : il se trouve que le sumérien a un grand nombre de signes monosyllabiques. Là est le fondement pragmatique du syllabaire sumérien : beaucoup de signifiants se réalisaient en un caractère. Puis extension à la notation cette fois décomposante des langues sémitiques de Mésopotamie. (D. L. p. 110).
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