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Concept de l’exclusion sociale

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Indication(s) grammaticale(s)

Catégorie lexicale nom
Genre Masculin


Définition 1.

Auteur(s) BAKOUR CHAFIK بكور شفيق
Région(s) France, Maghreb, Maroc
Discipline(s) Sociologie
Période(s) 21eme
Usage(s) Scientifique
Définition Depuis les années 70, le concept d’exclusion n’a jamais cessé de faire l’objet de plusieurs discussions, études et controverses dans plusieurs disciplines, on parle surtout des sciences humaines et sociales, et des sciences économiques, ce qui fait que pour définir ce concept il faut faire appel à plusieurs notions élémentaires, et les adapter aux contextes socio-économiques et géographiques du phénomène qu’on étudie.

Dans ce contexte une grande majorité d’auteurs considère que le concept de l’exclusion est tellement ambigu et flou que sa définition pose beaucoup de problèmes (Castel 1995, Roy et Soulet 2001). En effet plusieurs questions se posent, Comment peut-on définir le concept de l’exclusion sociale? Et comment peut-on le distinguer des concepts similaires tels que la pauvreté, la précarité, et la vulnérabilité? Comment et quand est ce que ce phénomène s’est-il déclenché, et comment s’est-il transformé d’un problème marginal à l’une des principales préoccupations mondiales ?

D’abord il faut mentionner que les théoriciens qui ont traité de l’exclusion sociale ont toujours insisté sur le caractère multidimensionnel de ce phénomène. L’exclusion sociale, affirment-ils, ne se rapporte pas seulement à un manque de ressources matérielles et financières, mais évoque une multitude de questions comme la participation sociale insuffisante, le faible capital humain, culturel et éducatif, les difficultés d’accès aux services de base. Ce qui fait que le concept d’exclusion sociale traduit en quelque sorte les dysfonctionnements, et les défaillances des modes d’organisation des sociétés modernes. Or pour examiner ce phénomène, il est indispensable de faire appel à d’autres concepts, on parle surtout de la pauvreté, la vulnérabilité et l’égalité sociale (Clavel 1998, Thomas 1997), de plus (Paugam 1996) affirme qu’il ne peut exister de définitions absolues de l'exclusion, car elle varie selon les lieux et les époques. Alors dans son vocable général, l’exclusion est reliée au fait de l’incapacité d’exercer des droits dans une société donnée pour pouvoir bien y vivre, « L’exclusion, derrière la multitude de domaines auxquels le terme s’associe ou s’applique, peut être définie comme le fait de ne pas accéder à l’ensemble des droits individuels définis à un moment donné, dans une société donnée, garantissant à une personne de mener à bien sa vie dans cette société. » Ballet 2001. Cela fait que pour examiner l’exclusion, il faut expliciter les facteurs qui font qu’un individu ou un groupe d’individus se trouvent privés de leur droits individuels et qui les empêchent de mener bien leurs vies comparativement aux autres membres de la société : « les inclus ». Il est clair qu’il ne s’agit pas de donner des définitions simples et séparer ces notions, mais d’analyser tout un processus. Dans ce contexte, la littérature récente fournit des différentes interprétations de ce processus, mais tous les auteurs ont bâti leurs théories se rapportant à ce phénomène sur les mêmes notions de base, ils ont insisté sur le chômage de longue durée et le fait de vivre une rupture des liens sociaux comme les deux facteurs décisifs dans le processus d’exclusion. Dominique Schnapper 1996 évoque l’échec scolaire, l’absence de formation, le chômage, le cumul des handicaps sociaux – familles modestes et vulnérables comme les faits qui déclenchent le processus d’exclusion. En d’autres termes, vivre l'exclusion, c'est en venir à n'avoir pas de travail, très peu de réseaux sociaux, avoir peu d'information, perdre son estime de soi et son identité, ne plus avoir de sentiment d'appartenance ou presque, se sentir seul, c'est avoir l'impression que si on n’existait pas, cela ne changerait rien. Duffy 1995 dans le cadre du conseil européen a définit l’exclusion sociale comme un concept plus large que la pauvreté de sorte qu’on se focalise sur l’incapacité de participer efficacement à la vie économique, sociale, politique et culturelle plutôt que la privation matérielle, il s’agit d’un processus qui provoque dans une phase finale un éloignement de l’individu de la société. Pour le gouvernement du Royaume Uni, l’exclusion sociale décrit l’accumulation de certains problèmes interdépendants comme « le chômage, le manque de compétences, la faiblesse du revenu, la mauvaise santé, les mauvaises conditions de logement et des ruptures familiaux » (Social Exclusion Unit, 1998). On constate qu’il s’agit d’un phénomène socio-économique relié étroitement aux concepts de vulnérabilité et de pauvreté, ce qui a amené plusieurs auteurs à montrer les points communs et les distinctions entre ces concepts, alors que certains auteurs considèrent l’exclusion comme une nouvelle forme de la pauvreté due aux mutations socio-économiques contemporaines, on distingue ceux qui considèrent l’exclusion comme une mutation du phénomène de la pauvreté (Favreau, Frechette 1995), et ceux qui parlent d’un déplacement sémantique marquant les changements socio-économiques (Autes 1995). De l’autre côté, on trouve ceux qui considèrent que l’exclusion est la dimension sociale de la pauvreté (Thomas 91).

Traduction(s) Arabe مفهوم الاستبعاد الاجتماعي