« Dépendance » : différence entre les versions
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{{Définition | {{Définition | ||
|discipline=Générale / Toutes disciplines | |discipline=Générale / Toutes disciplines | ||
| | |Définition=Définition 1: état d'un X subordonné à l'existence ou l'influence d'un Y. Si X est une chose, Y est aussi une chose. Si X est un humain, Y peut être un autre humain ou un groupe d'humains, une substance toxicomanogène (drogue, tabac, alcool) ou une habitude pernicieuse (jeu). | ||
|Traduction | Définition 2: « La dépendance est une relation trinitaire : deux partenaires et un objet », qu’il propose de nommer « le dépendant », « le pourvoyeur », et « l’objet de pourvoyance » Et « il sera toujours instructif de se poser les trois questions : « Qui est dépendant ? De qui ? Et de quoi ? ». | ||
Albert Memmi, La dépendance. Esquisse d’un portrait du dépendant. Paris, Gallimard, 1979. Cité par Maurice Aymard dans: Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007. | |||
|Hyponyme=dépendance temporelle | |||
|Traduction arabe=تبعية | |||
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{{Définition | {{Définition | ||
| | |Auteur=Maurice Aymard, | ||
|discipline=Générale / Toutes disciplines | |||
|Source=taxinomie Rameau de la BNF, wikipedia | |||
|Définition=la BNF identifie les sous-catégories de dépendance alimentaire (cf. aliments, approvisionnement), bio-logique et physique (cf. dépendance, physiologie), linguistique (cf. grammaire de dépendance), psychologique et politique. Mais pas l’histoire, et pas davantage l’économie, malgré la théorie de la dépendance (point de passage obligé des analyses du développement inégal dans les années soixante-soixantedix), et alors que dans les différentes encyclopédies de sciences sociales, elle est la seule à faire l’objet d’une entrée spécifique (Encyclopedia of Sociology, Macmillan, 1992). | |||
Formalisation récente de la « path dependency » (dépendance temporelle), inspirée de l’exemple des systèmes techniques et fondée sur l’analyse comparée des coûts de transaction. | |||
Wikipedia distingue ainsi dépendance en architecture, en géographie, en informatique (« le fait d’avoir besoin d’un logiciel donné pour en utiliser un autre, ou le fait que la valeur de X influe sur le comportement de Y »), en toxicologie (de laquelle est rapprochée la dépendance sexuelle ou celle à internet), en psychologie (dépendance affective) et enfin en microbiologie (« terme équivalent à système poison-antidote, ou à système de mort programmée, ou à système de post segregational killing, pour désigner des éléments identifiés sur des plasmides à faible nombre de copies »). | |||
|Hyponyme=dépendance temporelle | |||
|Traduction arabe=تبعية | |||
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{{Définition | |||
|Auteur=Maurice Aymard, | |||
|discipline=Générale / Toutes disciplines, Histoire | |||
|Source=Albert Memmi, La dépendance. Esquisse d’un portrait du dépendant. Paris, Gallimard, 1979. | |||
|Définition=Du sens général à la conception de l'histoire: | |||
Les exemples donnés par Memmi dans la première partie de son livre permettent de noter d’indiscutables convergences avec les intérêts de l’histoire sociale récente. Couples sociaux : « colonisateur-colonisé, homme-femme, blanc-noir, maître-domestique ». Rapports amoureux et rapports parents-enfants. Pratiques magiques et rituels de possession et d’exorcisme. Consommations, comme celles du tabac ou de l’alcool conçues comme étant des « comportements collectifs régis par des valeurs ». Figures féminines qui peuplent notre imaginaire collectif, de la patrie et de notre sainte mère l’Église à l’Université comme alma mater. Ou, de même, figures de la maison et de la famille, messianismes, etc. Autant de thèmes qui ont retenu, au cours de ces dernières décennies l’attention des historiens, et pour l’analyse desquels ils ont retrouvé sur leur route, dans plus d’un cas sinon dans tous, le terme de dépendance. Celui-ci leur est apparu le plus adéquat – car moins réducteur et plus riche de significations que celui de domination – pour décrire des systèmes de relations interpersonnelles hiérarchisées et de représentations de ces relations. | |||
|Hyponyme=dépendance temporelle | |||
|Traduction arabe=تبعية | |||
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{{Définition | |||
|Auteur=Maurice Aymard, | |||
|discipline=Economie, Sociologie | |||
|Source=Albert Memmi, La dépendance. Esquisse d’un portrait du dépendant. Paris, Gallimard, 1979. | |||
|Définition=À la question : qui est dépendant ? Je suis convaincu, qu’on doit répondre “tout le monde”. Chacun à sa manière, certes, inégalement, relativement à un ou plusieurs objets, d’une manière dynamique et variable selon les conjonctures. Mais ce portrait de l’homme dépendant qui est ici esquissé, pourrait être, judicieusement retouché selon les cas, celui de n’importe qui. L’homme dépendant, enfin, est encore l’une des figures les plus courantes et les plus indiscutables de l’universelle humanité ; au même titre que celle de l’homme dominant ou celle de l’homme dominé. Et souvent, c’est la même, vue sous un autre éclairage, car si les hommes se dominent fréquemment les uns les autres, ils ont au moins autant besoin les uns des autres. | |||
Cité par Maurice Aymard dans: Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007. | |||
|Traduction arabe=تبعية | |||
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{{Définition | |||
|Auteur=Maurice Aymard, | |||
|discipline=Générale / Toutes disciplines, Histoire | |||
|Source=Maurice Aymard, Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007. | |||
|Définition=Si l'on compare domination et dépendance, ce qui les différencie l’emporte sur ce qui les rapproche : en un mot, le dépendant consent plus ou moins à son aliénation, le dominé, non. On peut, certes, être à la fois dépendant et dominé, mais cette coïncidence n’est ni automatique ni nécessaire. La dépendance ne se confond pas avec la sujétion. | |||
|Isonyme=sujétion | |||
|Traduction arabe=تبعية | |||
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{{Définition | |||
|Auteur=Maurice Aymard | |||
|discipline=Histoire | |||
|Source=Maurice Aymard, Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007. | |||
|Définition=Pour la majorité sinon la totalité d’entre nous, ce qui nous attire et retient notre attention dans les relations ou situations de dépendance, se situe sur un double registre. | |||
Le premier est le fait qu’elles viennent enrichir et diversifier une lecture qui se voulait « objective » des hiérarchies sociales tant en termes d’ordres qu’en termes de classe : les premiers privilégiaient la naissance, les fonctions exercées, les positions acquises et transmises, les seconds mobilisaient au contraire un éventail de plus en plus large d’indicateurs statistiques : propriété du sol, niveau des revenus, valeur des dots et des patrimoines, niveau culturel, professions exercées, etc. | |||
Le second correspond moins au modèle proposé par Marc Bloch pour la société féodale, où la dépendance constituait le cœur du système, qu’à leur caractère au contraire à la fois non institutionnel ou faiblement institutionnalisé : l’important est que, même si ces relations et ces situations ont une origine institutionnelle, l’institution ne suffit pas à les expliquer. Et le fait que profondément acceptées, intériorisées, recherchées même, elles fonctionnent comme des modèles qui assurent leur propre reproduction et leur résistance au temps. Elles peuvent se mettre en place indépendamment de toute institution. Et il ne suffit pas d’abolir les institutions et les normes qui avaient pu leur servir de cadre ou de soutien pour les faire disparaître : elles se perpétuent pendant des générations, et continuent à servir de référence pour la majorité des acteurs. Une permanence que ne suffisent pas à expliquer les causes économiques, sociales ou culturelles le plus souvent invoquées. | |||
|Traduction arabe=تبعية | |||
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{{Définition | |||
|Auteur=Maurice Aymard, | |||
|Définition=rapport de l'histoire aux autres sciences sociales : | |||
le mot avait l’avantage d’être dans l’air du temps, et largement utilisé dans les autres sciences sociales. Les historiens pouvaient ainsi emprunter avec le mot toute une série de valences plus ou moins métaphoriques. Mais, il faut le reconnaître aussi, ils n’ont pas cherché à y mettre de l’ordre, soit pour maintenir au mot de dépendance son statut de terme de leur langue savante, soit pour filtrer les usages des autres sciences sociales qu’ils pouvaient ou souhaitaient reprendre à leur compte. | |||
|Traduction arabe=تبعية | |||
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{{Définition | |||
|Auteur=Patrice Pognan, | |||
|Ecole=Grammaires de dépendances | |Ecole=Grammaires de dépendances | ||
|discipline=Sciences du langage | |discipline=Sciences du langage | ||
|Sous-discipline=Syntaxe | |Sous-discipline=Syntaxe | ||
|Source=Patrice Pognan : pour Wiktionnaire France - Maghreb des SHS, | |Source=Patrice Pognan : pour Wiktionnaire France - Maghreb des SHS, | ||
|Définition=En linguistique, le terme est en général au pluriel et est usité dans le domaine de la syntaxe. Tesnière, spécialiste de langues slaves (russe, slovène), a naturellement conçu une théorie de la syntaxe «verbocentrique». En effet, dans certaines langues slaves (p. ex. tchèque), il ne peut pratiquement pas y avoir de phrases nominales obtenues autrement que par élision. Le verbe est, dans la proposition, le suzerain de toutes les autres parties du discours. L'ensemble de ces catégories subit des relations d'ordre suzerain - vassal / dominant - dominé / père - fils, ... L'ensemble de ces relations au sein d'une proposition crée une structure arborescente. Tesnière lui donne le nom de «stemma». En France, Paul Garde, linguiste slavisant, utilise les structures de dépendances dans ses travaux de syntaxe du russe. Jean Fourquet, germaniste, collègue et ami de Tesnière, avait adopté les positions de Tesnière pour la réalisation de sa | |Définition=En linguistique, le terme est en général au pluriel et est usité dans le domaine de la syntaxe. Tesnière, spécialiste de langues slaves (russe, slovène), a naturellement conçu une théorie de la syntaxe «verbocentrique». En effet, dans certaines langues slaves (p. ex. tchèque), il ne peut pratiquement pas y avoir de phrases nominales obtenues autrement que par élision. Le verbe est, dans la proposition, le suzerain de toutes les autres parties du discours. L'ensemble de ces catégories subit des relations d'ordre suzerain - vassal / dominant - dominé / père - fils, ... L'ensemble de ces relations au sein d'une proposition crée une structure arborescente. Tesnière lui donne le nom de «stemma». En France, Paul Garde, linguiste slavisant, utilise les structures de dépendances dans ses travaux de syntaxe du russe. Jean Fourquet, germaniste, collègue et ami de Tesnière, avait adopté les positions de Tesnière pour la réalisation de sa "grammaire de l'allemand". | ||
Vladimír Šmilauer (1895 – 1983), professeur à l'Université de Prague et contemporain de Lucien Tesnière, publie en 1947 la « Novočeská skladba » (la syntaxe du tchèque contemporain), puis en 1955 le manuel d’analyse afférent qui offre une représentation graphique des structures qui allie simultanément l’ordre structural et l’ordre linéaire. C’est l’un des représentants de la seconde génération de l’école de Prague, Petr Sgall, qui en assure la calculabilité (Description Générative Fonctionnelle). Cette description peut être caractérisée par 4 traits fondamentaux (génératif, dépendanciel, fonctionnel et stratificationnel). L'arbre de dépendances permet de définir deux arrangements: - structural: rapport de suzeraineté - vassalité des noeuds pères et fils (la vassalité d'un noeud est liée à sa facultativité par rapport au noeud dominant) - linéaire: répondant à la division actuelle et à l'arrangement des éléments dans la phrase suivant le dynamisme communicatif. | |||
|Isonyme=constituants immédiats | |Isonyme=constituants immédiats | ||
|Traduction | |Traduction arabe=تبعية | ||
}} | |||
{{Définition | |||
|Auteur=Fatma Gutbi Salim, | |||
|discipline=Sciences du langage | |||
|Sous-discipline=Syntaxe | |||
|Source=Ducrot & Schaeffer: Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, | |||
|Définition=Tesnière par exemple tentera de supprimer cette hétérogénéité: pour lui l'opposition du sujet et du prédicat ne se justifie que du point de vue "logique", point de vue qui n'est pas recevable en linguistique. Dans toute fonction il verra donc une complémentation, ou encore, si l'on convient de dire que le complément "dépend" du complété, une relation de dépendance | |||
|Traduction arabe=تبعية | |||
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Version actuelle datée du 29 avril 2022 à 15:21
Etymologie
Etymologie | Du latin: de - pendere |
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Indication(s) grammaticale(s)
Catégorie lexicale | nom |
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Genre | Féminin |
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Définition 1.
Discipline(s) | Générale / Toutes disciplines"Générale / Toutes disciplines" n’est pas dans la liste (Anthropologie, Archéologie, Architecture, Démographie, Droit, Economie, Ethnologie, Etudes environnementales, Géographie, Histoire, ...) de valeurs autorisées pour la propriété "Discipline". |
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Définition | Définition 1: état d'un X subordonné à l'existence ou l'influence d'un Y. Si X est une chose, Y est aussi une chose. Si X est un humain, Y peut être un autre humain ou un groupe d'humains, une substance toxicomanogène (drogue, tabac, alcool) ou une habitude pernicieuse (jeu).
Définition 2: « La dépendance est une relation trinitaire : deux partenaires et un objet », qu’il propose de nommer « le dépendant », « le pourvoyeur », et « l’objet de pourvoyance » Et « il sera toujours instructif de se poser les trois questions : « Qui est dépendant ? De qui ? Et de quoi ? ». Albert Memmi, La dépendance. Esquisse d’un portrait du dépendant. Paris, Gallimard, 1979. Cité par Maurice Aymard dans: Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007. |
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Hyponyme(s) | dépendance temporelle |
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Traduction(s) Arabe | تبعية |
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Définition 2.
Auteur(s) | Maurice Aymard |
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Discipline(s) | Générale / Toutes disciplines"Générale / Toutes disciplines" n’est pas dans la liste (Anthropologie, Archéologie, Architecture, Démographie, Droit, Economie, Ethnologie, Etudes environnementales, Géographie, Histoire, ...) de valeurs autorisées pour la propriété "Discipline". |
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Source(s) | taxinomie Rameau de la BNF, wikipedia |
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Définition | la BNF identifie les sous-catégories de dépendance alimentaire (cf. aliments, approvisionnement), bio-logique et physique (cf. dépendance, physiologie), linguistique (cf. grammaire de dépendance), psychologique et politique. Mais pas l’histoire, et pas davantage l’économie, malgré la théorie de la dépendance (point de passage obligé des analyses du développement inégal dans les années soixante-soixantedix), et alors que dans les différentes encyclopédies de sciences sociales, elle est la seule à faire l’objet d’une entrée spécifique (Encyclopedia of Sociology, Macmillan, 1992).
Formalisation récente de la « path dependency » (dépendance temporelle), inspirée de l’exemple des systèmes techniques et fondée sur l’analyse comparée des coûts de transaction. Wikipedia distingue ainsi dépendance en architecture, en géographie, en informatique (« le fait d’avoir besoin d’un logiciel donné pour en utiliser un autre, ou le fait que la valeur de X influe sur le comportement de Y »), en toxicologie (de laquelle est rapprochée la dépendance sexuelle ou celle à internet), en psychologie (dépendance affective) et enfin en microbiologie (« terme équivalent à système poison-antidote, ou à système de mort programmée, ou à système de post segregational killing, pour désigner des éléments identifiés sur des plasmides à faible nombre de copies »). |
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Hyponyme(s) | dépendance temporelle |
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Traduction(s) Arabe | تبعية |
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Définition 3.
Auteur(s) | Maurice Aymard |
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Discipline(s) | Générale / Toutes disciplines"Générale / Toutes disciplines" n’est pas dans la liste (Anthropologie, Archéologie, Architecture, Démographie, Droit, Economie, Ethnologie, Etudes environnementales, Géographie, Histoire, ...) de valeurs autorisées pour la propriété "Discipline"., Histoire |
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Source(s) | Albert Memmi, La dépendance. Esquisse d’un portrait du dépendant. Paris, Gallimard, 1979. |
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Définition | Du sens général à la conception de l'histoire:
Les exemples donnés par Memmi dans la première partie de son livre permettent de noter d’indiscutables convergences avec les intérêts de l’histoire sociale récente. Couples sociaux : « colonisateur-colonisé, homme-femme, blanc-noir, maître-domestique ». Rapports amoureux et rapports parents-enfants. Pratiques magiques et rituels de possession et d’exorcisme. Consommations, comme celles du tabac ou de l’alcool conçues comme étant des « comportements collectifs régis par des valeurs ». Figures féminines qui peuplent notre imaginaire collectif, de la patrie et de notre sainte mère l’Église à l’Université comme alma mater. Ou, de même, figures de la maison et de la famille, messianismes, etc. Autant de thèmes qui ont retenu, au cours de ces dernières décennies l’attention des historiens, et pour l’analyse desquels ils ont retrouvé sur leur route, dans plus d’un cas sinon dans tous, le terme de dépendance. Celui-ci leur est apparu le plus adéquat – car moins réducteur et plus riche de significations que celui de domination – pour décrire des systèmes de relations interpersonnelles hiérarchisées et de représentations de ces relations. |
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Hyponyme(s) | dépendance temporelle |
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Traduction(s) Arabe | تبعية |
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Définition 4.
Auteur(s) | Maurice Aymard |
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Discipline(s) | Economie, Sociologie |
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Source(s) | Albert Memmi, La dépendance. Esquisse d’un portrait du dépendant. Paris, Gallimard, 1979. |
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Définition | À la question : qui est dépendant ? Je suis convaincu, qu’on doit répondre “tout le monde”. Chacun à sa manière, certes, inégalement, relativement à un ou plusieurs objets, d’une manière dynamique et variable selon les conjonctures. Mais ce portrait de l’homme dépendant qui est ici esquissé, pourrait être, judicieusement retouché selon les cas, celui de n’importe qui. L’homme dépendant, enfin, est encore l’une des figures les plus courantes et les plus indiscutables de l’universelle humanité ; au même titre que celle de l’homme dominant ou celle de l’homme dominé. Et souvent, c’est la même, vue sous un autre éclairage, car si les hommes se dominent fréquemment les uns les autres, ils ont au moins autant besoin les uns des autres.
Cité par Maurice Aymard dans: Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007. |
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Traduction(s) Arabe | تبعية |
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Définition 5.
Auteur(s) | Maurice Aymard |
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Discipline(s) | Générale / Toutes disciplines"Générale / Toutes disciplines" n’est pas dans la liste (Anthropologie, Archéologie, Architecture, Démographie, Droit, Economie, Ethnologie, Etudes environnementales, Géographie, Histoire, ...) de valeurs autorisées pour la propriété "Discipline"., Histoire |
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Source(s) | Maurice Aymard, Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007. |
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Définition | Si l'on compare domination et dépendance, ce qui les différencie l’emporte sur ce qui les rapproche : en un mot, le dépendant consent plus ou moins à son aliénation, le dominé, non. On peut, certes, être à la fois dépendant et dominé, mais cette coïncidence n’est ni automatique ni nécessaire. La dépendance ne se confond pas avec la sujétion. |
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Isonyme(s) | sujétion |
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Traduction(s) Arabe | تبعية |
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Définition 6.
Auteur(s) | Maurice Aymard |
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Discipline(s) | Histoire |
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Source(s) | Maurice Aymard, Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007. |
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Définition | Pour la majorité sinon la totalité d’entre nous, ce qui nous attire et retient notre attention dans les relations ou situations de dépendance, se situe sur un double registre.
Le premier est le fait qu’elles viennent enrichir et diversifier une lecture qui se voulait « objective » des hiérarchies sociales tant en termes d’ordres qu’en termes de classe : les premiers privilégiaient la naissance, les fonctions exercées, les positions acquises et transmises, les seconds mobilisaient au contraire un éventail de plus en plus large d’indicateurs statistiques : propriété du sol, niveau des revenus, valeur des dots et des patrimoines, niveau culturel, professions exercées, etc. Le second correspond moins au modèle proposé par Marc Bloch pour la société féodale, où la dépendance constituait le cœur du système, qu’à leur caractère au contraire à la fois non institutionnel ou faiblement institutionnalisé : l’important est que, même si ces relations et ces situations ont une origine institutionnelle, l’institution ne suffit pas à les expliquer. Et le fait que profondément acceptées, intériorisées, recherchées même, elles fonctionnent comme des modèles qui assurent leur propre reproduction et leur résistance au temps. Elles peuvent se mettre en place indépendamment de toute institution. Et il ne suffit pas d’abolir les institutions et les normes qui avaient pu leur servir de cadre ou de soutien pour les faire disparaître : elles se perpétuent pendant des générations, et continuent à servir de référence pour la majorité des acteurs. Une permanence que ne suffisent pas à expliquer les causes économiques, sociales ou culturelles le plus souvent invoquées. |
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Traduction(s) Arabe | تبعية |
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Définition 7.
Auteur(s) | Maurice Aymard |
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Définition | rapport de l'histoire aux autres sciences sociales :
le mot avait l’avantage d’être dans l’air du temps, et largement utilisé dans les autres sciences sociales. Les historiens pouvaient ainsi emprunter avec le mot toute une série de valences plus ou moins métaphoriques. Mais, il faut le reconnaître aussi, ils n’ont pas cherché à y mettre de l’ordre, soit pour maintenir au mot de dépendance son statut de terme de leur langue savante, soit pour filtrer les usages des autres sciences sociales qu’ils pouvaient ou souhaitaient reprendre à leur compte. |
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Traduction(s) Arabe | تبعية |
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Définition 8.
Auteur(s) | Patrice Pognan |
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Ecole(s), courant(s) | Grammaires de dépendances |
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Discipline(s) | Sciences du langage |
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Sous-discipline(s) | Syntaxe |
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Source(s) | Patrice Pognan : pour Wiktionnaire France - Maghreb des SHS |
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Définition | En linguistique, le terme est en général au pluriel et est usité dans le domaine de la syntaxe. Tesnière, spécialiste de langues slaves (russe, slovène), a naturellement conçu une théorie de la syntaxe «verbocentrique». En effet, dans certaines langues slaves (p. ex. tchèque), il ne peut pratiquement pas y avoir de phrases nominales obtenues autrement que par élision. Le verbe est, dans la proposition, le suzerain de toutes les autres parties du discours. L'ensemble de ces catégories subit des relations d'ordre suzerain - vassal / dominant - dominé / père - fils, ... L'ensemble de ces relations au sein d'une proposition crée une structure arborescente. Tesnière lui donne le nom de «stemma». En France, Paul Garde, linguiste slavisant, utilise les structures de dépendances dans ses travaux de syntaxe du russe. Jean Fourquet, germaniste, collègue et ami de Tesnière, avait adopté les positions de Tesnière pour la réalisation de sa "grammaire de l'allemand".
Vladimír Šmilauer (1895 – 1983), professeur à l'Université de Prague et contemporain de Lucien Tesnière, publie en 1947 la « Novočeská skladba » (la syntaxe du tchèque contemporain), puis en 1955 le manuel d’analyse afférent qui offre une représentation graphique des structures qui allie simultanément l’ordre structural et l’ordre linéaire. C’est l’un des représentants de la seconde génération de l’école de Prague, Petr Sgall, qui en assure la calculabilité (Description Générative Fonctionnelle). Cette description peut être caractérisée par 4 traits fondamentaux (génératif, dépendanciel, fonctionnel et stratificationnel). L'arbre de dépendances permet de définir deux arrangements: - structural: rapport de suzeraineté - vassalité des noeuds pères et fils (la vassalité d'un noeud est liée à sa facultativité par rapport au noeud dominant) - linéaire: répondant à la division actuelle et à l'arrangement des éléments dans la phrase suivant le dynamisme communicatif. |
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Isonyme(s) | constituants immédiats |
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Traduction(s) Arabe | تبعية |
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Définition 9.
Auteur(s) | Fatma Gutbi Salim |
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Discipline(s) | Sciences du langage |
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Sous-discipline(s) | Syntaxe |
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Source(s) | Ducrot & Schaeffer: Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage |
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Définition | Tesnière par exemple tentera de supprimer cette hétérogénéité: pour lui l'opposition du sujet et du prédicat ne se justifie que du point de vue "logique", point de vue qui n'est pas recevable en linguistique. Dans toute fonction il verra donc une complémentation, ou encore, si l'on convient de dire que le complément "dépend" du complété, une relation de dépendance |
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Traduction(s) Arabe | تبعية |
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