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« Sociologie du développement » : différence entre les versions

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|Définition=Au sein du corpus théorique de l’économie du développement florissant à partir des années soixante, on distingue cinq grandes orientations de pensée qui se sont alternées : le courant libéral dont les chefs de file incontestables sont A. Smith et D. Ricardo, mais aussi W. Rostow grâce à ses travaux portant sur le développement et les conditions de la croissance qui ont marqué les années soixante, le courant développementaliste avec R. Nurske, A. Hirschman et A. Lewis, le courant structuraliste avec les contributions de François Perroux, les travaux de R. Prebish et de C. Furtado, l’approche néo-marxiste ou tiers-mondiste avec S. Amin, A. Emmanuel et S. Arghiri, et les courants contemporains ressortissants du renouveau de l’approche libérale dans les années 80. Au sein de cette continuation de la pensée libérale, on recèle particulièrement les travaux d’A. Sen qui définit le concept de développement comme un processus extensif de la liberté, celle-ci étant principalement une capabilité. Convergentes toutes et s’accordant sur la variable centrale qu’est le développement comme fin, ces différentes approches divergent quant à la vision qu’elles adoptent lorsqu’il s’agit de l’appréhension du développement en tant qu’objet d’analyse et de compréhension des inégalités des conditions de vie des êtres humains.
|Définition=Au sein du corpus théorique de l’économie du développement florissant à partir des années soixante, on distingue cinq grandes orientations de pensée qui se sont alternées : le courant libéral dont les chefs de file incontestables sont A. Smith et D. Ricardo, mais aussi W. Rostow grâce à ses travaux portant sur le développement et les conditions de la croissance qui ont marqué les années soixante, le courant développementaliste avec R. Nurske, A. Hirschman et A. Lewis, le courant structuraliste avec les contributions de François Perroux, les travaux de R. Prebish et de C. Furtado, l’approche néo-marxiste ou tiers-mondiste avec S. Amin, A. Emmanuel et S. Arghiri, et les courants contemporains ressortissants du renouveau de l’approche libérale dans les années 80. Au sein de cette continuation de la pensée libérale, on recèle particulièrement les travaux d’A. Sen qui définit le concept de développement comme un processus extensif de la liberté, celle-ci étant principalement une capabilité. Convergentes toutes et s’accordant sur la variable centrale qu’est le développement comme fin, ces différentes approches divergent quant à la vision qu’elles adoptent lorsqu’il s’agit de l’appréhension du développement en tant qu’objet d’analyse et de compréhension des inégalités des conditions de vie des êtres humains.
Inspiré du classicisme économique, le courant libéral considère le développement comme un couronnement ultime et naturel dû au processus d’évolution de toute économie. Le libre jeu du marché à travers son caractère auto-régulateur, tant sur le niveau local que mondial, assure in extremis une situation d’équilibre vers laquelle convergent toutes les économies. Les résultats de cet équilibre se feront sentir sur les conditions de vie par un effet de ruissellement- trickle down- suite à l’accumulation du capital généralisée à tous les secteurs d’activité, ce qui va se solder par l’augmentation globale du bien-être de la population. Cette logique ne relève pas, tout de même, de la pure utopie quand elle reconnaît l’émergence inéluctable d’inégalités au sein d’une même communauté. Toutefois, elle écarte toute autre explication à ce phénomène et tente de l’expliquer uniquement par des considérations économiques, avançant qu’il est principalement le résultat des différences d’accumulation du capital au sein des divers secteurs de l’économie.
Inspiré du classicisme économique, le courant libéral considère le développement comme un couronnement ultime et naturel dû au processus d’évolution de toute économie. Le libre jeu du marché à travers son caractère auto-régulateur, tant sur le niveau local que mondial, assure in extremis une situation d’équilibre vers laquelle convergent toutes les économies. Les résultats de cet équilibre se feront sentir sur les conditions de vie par un effet de ruissellement- trickle down- suite à l’accumulation du capital généralisée à tous les secteurs d’activité, ce qui va se solder par l’augmentation globale du bien-être de la population. Cette logique ne relève pas, tout de même, de la pure utopie quand elle reconnaît l’émergence inéluctable d’inégalités au sein d’une même communauté. Toutefois, elle écarte toute autre explication à ce phénomène et tente de l’expliquer uniquement par des considérations économiques, avançant qu’il est principalement le résultat des différences d’accumulation du capital au sein des divers secteurs de l’économie.
Au milieu des années soixante, les grandes avancées méthodologiques apparues ont révolutionné l’angle sous lequel est appréhendé le concept de développement. Le déterminisme économique libéral est relayé par les nouvelles approches structuralistes et développementalistes mettant en exergue la complexité du phénomène et rendant le mieux compte de ce fait de l’état des rapports sociaux. L’idée de départ du structuralisme est, loin d’une simple approche descriptive, de considérer que les sociétés humaines choisissent dans la richesse des agencements potentiels que leur offrent la biologie et la psychologie, un ensemble d'éléments qui sont ordonnés d'une certaine manière. En rechercher la structure ne se limite donc pas simplement à l’établissement d’un modèle théorique à partir d'éléments significatifs de la réalité empirique, c'est aussi découvrir la structure latente qui va permettre d'expliquer en grande partie les relations apparentes et de déceler par la suite la structure spontanée du réel concret et l'exprimer sous la forme d'un modèle vérifiable. Les analyses développementalistes vont constituer à leur tour une nouvelle ébauche explicative des grandes mutations économiques au sein des sociétés. Désormais, en effet, la réalité économique n’est plus fragmentée et isolée. Elle est définie comme un ensemble, lui-même englobé dans un ensemble plus vaste, avec lequel, il y a échange d'influence. A l'origine immédiate de l'école développementaliste, on retrouve les travaux de Walt Rostow qui écrivit dans son livre Les étapes de la croissance économique :"A considérer le degré de développement de l'économie, on peut dire de toutes les sociétés, qu'elles passent par l'une des cinq phases suivantes, la société traditionnelle, les conditions préalables au démarrage, le démarrage, la marche vers la maturité et l'ère de la consommation de masse" . Ces propos ont poussé certains sociologues, B. Russett et R. Dahl en l’occurrence, à réactualiser le concept du conditionnement du politique par l’économie en le réinterprétant et en observant que la société traditionnelle et la société de consommation de masse ne se gouvernaient pas de la même manière. La hiérarchie institutionnelle au sein des sociétés joue désormais un rôle essentiel dans l’explication de la persistance des situations de sous-développement ou de la transition vers une société développée. Les différentes institutions de liberté, lorsqu’elles bénéficient de garanties politiques solides, parviennent  à rompre définitivement le rapport de force unilatéral et les liens de dépendance et de pouvoir auxquels sont soumises les sociétés. Ce nouveau dynamisme méthodologique du développement va préparer les fondements nécessaires à l’émergence du principe de la participation citoyenne et du concept d’empowerment par la suite. Mis en exergue pour la première fois dans les rapports sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’empowerment consiste à doter les populations d’un pouvoir leur permettant de contrôler le jeu politique à travers la consolidation des capabilités individuelles et institutionnelles. " Relayé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans ses rapports sur le développement humain, l’empowermentdésigne le renforcement des capacités individuelles et institutionnelles ; l’objectif étant de créer des opportunités d’insertion par l’accès aux ressources , en particulier des plus démunis, et d’assurer la sécurité notamment par des mesures de protection sociale ciblée, d’assurance et de soutien à la diversification du capital . La définition de telles stratégies de développement suppose la prise en compte des besoins fondamentaux des personnes " .
Au milieu des années soixante, les grandes avancées méthodologiques apparues ont révolutionné l’angle sous lequel est appréhendé le concept de développement. Le déterminisme économique libéral est relayé par les nouvelles approches structuralistes et développementalistes mettant en exergue la complexité du phénomène et rendant le mieux compte de ce fait de l’état des rapports sociaux. L’idée de départ du structuralisme est, loin d’une simple approche descriptive, de considérer que les sociétés humaines choisissent dans la richesse des agencements potentiels que leur offrent la biologie et la psychologie, un ensemble d'éléments qui sont ordonnés d'une certaine manière. En rechercher la structure ne se limite donc pas simplement à l’établissement d’un modèle théorique à partir d'éléments significatifs de la réalité empirique, c'est aussi découvrir la structure latente qui va permettre d'expliquer en grande partie les relations apparentes et de déceler par la suite la structure spontanée du réel concret et l'exprimer sous la forme d'un modèle vérifiable. Les analyses développementalistes vont constituer à leur tour une nouvelle ébauche explicative des grandes mutations économiques au sein des sociétés. Désormais, en effet, la réalité économique n’est plus fragmentée et isolée. Elle est définie comme un ensemble, lui-même englobé dans un ensemble plus vaste, avec lequel, il y a échange d'influence. A l'origine immédiate de l'école développementaliste, on retrouve les travaux de Walt Rostow qui écrivit dans son livre Les étapes de la croissance économique :"A considérer le degré de développement de l'économie, on peut dire de toutes les sociétés, qu'elles passent par l'une des cinq phases suivantes, la société traditionnelle, les conditions préalables au démarrage, le démarrage, la marche vers la maturité et l'ère de la consommation de masse. Ces propos ont poussé certains sociologues, B. Russett et R. Dahl en l’occurrence, à réactualiser le concept du conditionnement du politique par l’économie en le réinterprétant et en observant que la société traditionnelle et la société de consommation de masse ne se gouvernaient pas de la même manière. La hiérarchie institutionnelle au sein des sociétés joue désormais un rôle essentiel dans l’explication de la persistance des situations de sous-développement ou de la transition vers une société développée. Les différentes institutions de liberté, lorsqu’elles bénéficient de garanties politiques solides, parviennent  à rompre définitivement le rapport de force unilatéral et les liens de dépendance et de pouvoir auxquels sont soumises les sociétés. Ce nouveau dynamisme méthodologique du développement va préparer les fondements nécessaires à l’émergence du principe de la participation citoyenne et du concept d’empowerment par la suite. Mis en exergue pour la première fois dans les rapports sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’empowerment consiste à doter les populations d’un pouvoir leur permettant de contrôler le jeu politique à travers la consolidation des capabilités individuelles et institutionnelles. " Relayé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans ses rapports sur le développement humain, l’empowermentdésigne le renforcement des capacités individuelles et institutionnelles ; l’objectif étant de créer des opportunités d’insertion par l’accès aux ressources , en particulier des plus démunis, et d’assurer la sécurité notamment par des mesures de protection sociale ciblée, d’assurance et de soutien à la diversification du capital . La définition de telles stratégies de développement suppose la prise en compte des besoins fondamentaux des personnes .
Au moment où les approches libérales puisent dans les faits purement économiques les explications des inégalités observées au sein de l’économie en érigeant le revenu au rang de variable centrale d’analyse permettant la comparaison des personnes différentes, les nouvelles approches développementalistes et structuralistes ont ouvert la voie à l’émergence de nouvelles variables à introduire dans l’analyse des inégalités et qui relèvent de l’ordre de besoins essentiels des personnes tels que l’éducation et la santé. L’introduction de ces nouvelles variables ont permis de reconfigurer la définition du concept de développement comme " la transformation à la fois quantitative et qualitative des conditions d’existence de la majorité des individus, non pas seulement en termes de production et de revenu, mais aussi et surtout en termes de dignité avec la satisfaction de leurs besoins matériels et non matériels." [AZOULAY, 2002] .
Au moment où les approches libérales puisent dans les faits purement économiques les explications des inégalités observées au sein de l’économie en érigeant le revenu au rang de variable centrale d’analyse permettant la comparaison des personnes différentes, les nouvelles approches développementalistes et structuralistes ont ouvert la voie à l’émergence de nouvelles variables à introduire dans l’analyse des inégalités et qui relèvent de l’ordre de besoins essentiels des personnes tels que l’éducation et la santé. L’introduction de ces nouvelles variables ont permis de reconfigurer la définition du concept de développement comme la transformation à la fois quantitative et qualitative des conditions d’existence de la majorité des individus, non pas seulement en termes de production et de revenu, mais aussi et surtout en termes de dignité avec la satisfaction de leurs besoins matériels et non matériels.[AZOULAY, 2002] .
La pensée néo-marxiste quant à elle conçoit le développement, et du coup les inégalités qui en résultent, comme l’aboutissement inéluctable de l’expansion universelle de la rationalité économique caractéristique du mode de production capitaliste. L’extension globale de cette rationalité est une manifestation explicite, plus ou moins légitime, de l’exploitation et de l’aliénation des sociétés. A la coutume de la pensée marxiste, le renouveau de ce courant retrouve toujours dans les rapports sociaux conflictuels structurant l’économie toute sorte de dérive qui peut surgir et écarte par la suite de son champ d’analyse les question des libertés individuelles étant incompatibles à la base avec la méthodologie du courant réfutant intégralement toute approche faisant appel à l’individualisme méthodologique.
La pensée néo-marxiste quant à elle conçoit le développement, et du coup les inégalités qui en résultent, comme l’aboutissement inéluctable de l’expansion universelle de la rationalité économique caractéristique du mode de production capitaliste. L’extension globale de cette rationalité est une manifestation explicite, plus ou moins légitime, de l’exploitation et de l’aliénation des sociétés. A la coutume de la pensée marxiste, le renouveau de ce courant retrouve toujours dans les rapports sociaux conflictuels structurant l’économie toute sorte de dérive qui peut surgir et écarte par la suite de son champ d’analyse les question des libertés individuelles étant incompatibles à la base avec la méthodologie du courant réfutant intégralement toute approche faisant appel à l’individualisme méthodologique.


|Traduction arabe=علم اجتماع التنمية
|Traduction arabe=علم اجتماع التنمية
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Version du 17 décembre 2020 à 20:38


Indication(s) grammaticale(s)

Catégorie lexicale nom
Genre Féminin


Définition 1.

Auteur(s) BAKOUR CHAFIK بكور شفيق
Région(s) France, Maghreb, Maroc
Discipline(s) Sociologie
Période(s) 20eme, 21eme
Usage(s) Scientifique
Définition Au sein du corpus théorique de l’économie du développement florissant à partir des années soixante, on distingue cinq grandes orientations de pensée qui se sont alternées : le courant libéral dont les chefs de file incontestables sont A. Smith et D. Ricardo, mais aussi W. Rostow grâce à ses travaux portant sur le développement et les conditions de la croissance qui ont marqué les années soixante, le courant développementaliste avec R. Nurske, A. Hirschman et A. Lewis, le courant structuraliste avec les contributions de François Perroux, les travaux de R. Prebish et de C. Furtado, l’approche néo-marxiste ou tiers-mondiste avec S. Amin, A. Emmanuel et S. Arghiri, et les courants contemporains ressortissants du renouveau de l’approche libérale dans les années 80. Au sein de cette continuation de la pensée libérale, on recèle particulièrement les travaux d’A. Sen qui définit le concept de développement comme un processus extensif de la liberté, celle-ci étant principalement une capabilité. Convergentes toutes et s’accordant sur la variable centrale qu’est le développement comme fin, ces différentes approches divergent quant à la vision qu’elles adoptent lorsqu’il s’agit de l’appréhension du développement en tant qu’objet d’analyse et de compréhension des inégalités des conditions de vie des êtres humains.

Inspiré du classicisme économique, le courant libéral considère le développement comme un couronnement ultime et naturel dû au processus d’évolution de toute économie. Le libre jeu du marché à travers son caractère auto-régulateur, tant sur le niveau local que mondial, assure in extremis une situation d’équilibre vers laquelle convergent toutes les économies. Les résultats de cet équilibre se feront sentir sur les conditions de vie par un effet de ruissellement- trickle down- suite à l’accumulation du capital généralisée à tous les secteurs d’activité, ce qui va se solder par l’augmentation globale du bien-être de la population. Cette logique ne relève pas, tout de même, de la pure utopie quand elle reconnaît l’émergence inéluctable d’inégalités au sein d’une même communauté. Toutefois, elle écarte toute autre explication à ce phénomène et tente de l’expliquer uniquement par des considérations économiques, avançant qu’il est principalement le résultat des différences d’accumulation du capital au sein des divers secteurs de l’économie. Au milieu des années soixante, les grandes avancées méthodologiques apparues ont révolutionné l’angle sous lequel est appréhendé le concept de développement. Le déterminisme économique libéral est relayé par les nouvelles approches structuralistes et développementalistes mettant en exergue la complexité du phénomène et rendant le mieux compte de ce fait de l’état des rapports sociaux. L’idée de départ du structuralisme est, loin d’une simple approche descriptive, de considérer que les sociétés humaines choisissent dans la richesse des agencements potentiels que leur offrent la biologie et la psychologie, un ensemble d'éléments qui sont ordonnés d'une certaine manière. En rechercher la structure ne se limite donc pas simplement à l’établissement d’un modèle théorique à partir d'éléments significatifs de la réalité empirique, c'est aussi découvrir la structure latente qui va permettre d'expliquer en grande partie les relations apparentes et de déceler par la suite la structure spontanée du réel concret et l'exprimer sous la forme d'un modèle vérifiable. Les analyses développementalistes vont constituer à leur tour une nouvelle ébauche explicative des grandes mutations économiques au sein des sociétés. Désormais, en effet, la réalité économique n’est plus fragmentée et isolée. Elle est définie comme un ensemble, lui-même englobé dans un ensemble plus vaste, avec lequel, il y a échange d'influence. A l'origine immédiate de l'école développementaliste, on retrouve les travaux de Walt Rostow qui écrivit dans son livre Les étapes de la croissance économique :"A considérer le degré de développement de l'économie, on peut dire de toutes les sociétés, qu'elles passent par l'une des cinq phases suivantes, la société traditionnelle, les conditions préalables au démarrage, le démarrage, la marche vers la maturité et l'ère de la consommation de masse. Ces propos ont poussé certains sociologues, B. Russett et R. Dahl en l’occurrence, à réactualiser le concept du conditionnement du politique par l’économie en le réinterprétant et en observant que la société traditionnelle et la société de consommation de masse ne se gouvernaient pas de la même manière. La hiérarchie institutionnelle au sein des sociétés joue désormais un rôle essentiel dans l’explication de la persistance des situations de sous-développement ou de la transition vers une société développée. Les différentes institutions de liberté, lorsqu’elles bénéficient de garanties politiques solides, parviennent à rompre définitivement le rapport de force unilatéral et les liens de dépendance et de pouvoir auxquels sont soumises les sociétés. Ce nouveau dynamisme méthodologique du développement va préparer les fondements nécessaires à l’émergence du principe de la participation citoyenne et du concept d’empowerment par la suite. Mis en exergue pour la première fois dans les rapports sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’empowerment consiste à doter les populations d’un pouvoir leur permettant de contrôler le jeu politique à travers la consolidation des capabilités individuelles et institutionnelles. " Relayé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans ses rapports sur le développement humain, l’empowermentdésigne le renforcement des capacités individuelles et institutionnelles ; l’objectif étant de créer des opportunités d’insertion par l’accès aux ressources, en particulier des plus démunis, et d’assurer la sécurité notamment par des mesures de protection sociale ciblée, d’assurance et de soutien à la diversification du capital . La définition de telles stratégies de développement suppose la prise en compte des besoins fondamentaux des personnes . Au moment où les approches libérales puisent dans les faits purement économiques les explications des inégalités observées au sein de l’économie en érigeant le revenu au rang de variable centrale d’analyse permettant la comparaison des personnes différentes, les nouvelles approches développementalistes et structuralistes ont ouvert la voie à l’émergence de nouvelles variables à introduire dans l’analyse des inégalités et qui relèvent de l’ordre de besoins essentiels des personnes tels que l’éducation et la santé. L’introduction de ces nouvelles variables ont permis de reconfigurer la définition du concept de développement comme la transformation à la fois quantitative et qualitative des conditions d’existence de la majorité des individus, non pas seulement en termes de production et de revenu, [[Définition::mais aussi et surtout en termes de dignité avec la satisfaction de leurs besoins matériels et non matériels.[AZOULAY]], [[Définition::2002] . La pensée néo-marxiste quant à elle conçoit le développement]], et du coup les inégalités qui en résultent, comme l’aboutissement inéluctable de l’expansion universelle de la rationalité économique caractéristique du mode de production capitaliste. L’extension globale de cette rationalité est une manifestation explicite, plus ou moins légitime, de l’exploitation et de l’aliénation des sociétés. A la coutume de la pensée marxiste, le renouveau de ce courant retrouve toujours dans les rapports sociaux conflictuels structurant l’économie toute sorte de dérive qui peut surgir et écarte par la suite de son champ d’analyse les question des libertés individuelles étant incompatibles à la base avec la méthodologie du courant réfutant intégralement toute approche faisant appel à l’individualisme méthodologique.

Traduction(s) Arabe علم اجتماع التنمية