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« Dépendance » : différence entre les versions

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|Définition=Pour la majorité sinon la totalité d’entre nous, ce qui nous attire et retient notre attention dans les relations ou situations de dépendance, se situe sur un double registre.  
|Définition=Pour la majorité sinon la totalité d’entre nous, ce qui nous attire et retient notre attention dans les relations ou situations de dépendance, se situe sur un double registre.  
Le premier est le fait qu’elles viennent enrichir et diversifier une lecture qui se voulait « objective » des hiérarchies sociales tant en termes d’ordres qu’en termes de classe : les premiers privilégiaient la naissance, les fonctions exercées, les positions acquises et transmises, les seconds mobilisaient au contraire un éventail de plus en plus large d’indicateurs statistiques : propriété du sol, niveau des revenus, valeur des dots et des patrimoines, niveau culturel, professions exercées, etc.
Le premier est le fait qu’elles viennent enrichir et diversifier une lecture qui se voulait « objective » des hiérarchies sociales tant en termes d’ordres qu’en termes de classe : les premiers privilégiaient la naissance, les fonctions exercées, les positions acquises et transmises, les seconds mobilisaient au contraire un éventail de plus en plus large d’indicateurs statistiques : propriété du sol, niveau des revenus, valeur des dots et des patrimoines, niveau culturel, professions exercées, etc.
Le second correspond moins au modèle proposé par Marc Bloch pour la société féodale, où la dépendance constituait le cœur du système, qu’à leur caractère au contraire à la fois non institutionnel ou faiblement institutionnalisé : l’important est que, même si ces relations et ces situations ont une origine institutionnelle, l’institution ne suffit pas à les expliquer. Et le fait que profon-dément acceptées, intériorisées, recherchées même, elles fonctionnent comme des modèles qui assurent leur propre reproduction et leur résistance au temps. Elles peuvent se mettre en place indépendamment de toute institution. Et il ne suffit pas d’abolir les institutions et les normes qui avaient pu leur servir de cadre ou de soutien pour les faire disparaître : elles se perpétuent pendant des générations, et continuent à servir de référence pour la majorité des acteurs. Une permanence que ne suffisent pas à expliquer les causes économiques, sociales ou culturelles le plus souvent invoquées.  
 
Le second correspond moins au modèle proposé par Marc Bloch pour la société féodale, où la dépendance constituait le cœur du système, qu’à leur caractère au contraire à la fois non institutionnel ou faiblement institutionnalisé : l’important est que, même si ces relations et ces situations ont une origine institutionnelle, l’institution ne suffit pas à les expliquer. Et le fait que profon-dément acceptées, intériorisées, recherchées même, elles fonctionnent comme des modèles qui assurent leur propre reproduction et leur résistance au temps. Elles peuvent se mettre en place indépendamment de toute institution. Et il ne suffit pas d’abolir les institutions et les normes qui avaient pu leur servir de cadre ou de soutien pour les faire disparaître : elles se perpétuent pendant des générations, et continuent à servir de référence pour la majorité des acteurs. Une permanence que ne suffisent pas à expliquer les causes économiques, sociales ou culturelles le plus souvent invoquées.
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Version du 25 novembre 2019 à 12:17

Etymologie

Etymologie Du latin: de - pendere


Indication(s) grammaticale(s)

Catégorie lexicale nom
Genre Féminin


Définition 1.

Date de validation 2016/01/17
Discipline(s) Générale / Toutes disciplines"Générale / Toutes disciplines" n’est pas dans la liste (Anthropologie, Archéologie, Architecture, Démographie, Droit, Economie, Ethnologie, Etudes environnementales, Géographie, Histoire, ...) de valeurs autorisées pour la propriété "Discipline".
Définition Définition 1: état d'un X subordonné à l'existence ou l'influence d'un Y. Si X est une chose, Y est aussi une chose. Si X est un humain, Y peut être un autre humain ou un groupe d'humains, une substance toxicomanogène (drogue, tabac, alcool) ou une habitude pernicieuse (jeu).

Définition 2: « La dépendance est une relation trinitaire : deux partenaires et un objet », qu’il propose de nommer « le dépendant », « le pourvoyeur », et « l’objet de pourvoyance » Et « il sera toujours instructif de se poser les trois questions : « Qui est dépendant ? De qui ? Et de quoi ? ». Albert Memmi, La dépendance. Esquisse d’un portrait du dépendant. Paris, Gallimard, 1979. Cité par Maurice Aymard dans: Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007.


Définition 2.

Auteur(s) Maurice Aymard, Patrice Pognan
Discipline(s) Economie, Sociologie
Source(s) Albert Memmi, La dépendance. Esquisse d’un portrait du dépendant. Paris, Gallimard, 1979.
Définition À la question : qui est dépendant ? Je suis convaincu, qu’on doit répondre “tout le monde”. Chacun à sa manière, certes, inégalement, relativement à un ou plusieurs objets, d’une manière dynamique et variable selon les conjonctures. Mais ce portrait de l’homme dépendant qui est ici esquissé, pourrait être, judicieusement retouché selon les cas, celui de n’importe qui. L’homme dépendant, enfin, est encore l’une des figures les plus courantes et les plus indiscutables de l’universelle humanité ; au même titre que celle de l’homme dominant ou celle de l’homme dominé. Et souvent, c’est la même, vue sous un autre éclairage, car si les hommes se dominent fréquemment les uns les autres, ils ont au moins autant besoin les uns des autres.

Cité par Maurice Aymard dans: Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007.


Définition 3.

Auteur(s) Maurice Aymard
Discipline(s) Histoire
Source(s) Maurice Aymard, Dépendance(s): circulation et usages d'un mot entre l'histoire et les sciences sociales. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 40, 2007.
Définition Pour la majorité sinon la totalité d’entre nous, ce qui nous attire et retient notre attention dans les relations ou situations de dépendance, se situe sur un double registre.

Le premier est le fait qu’elles viennent enrichir et diversifier une lecture qui se voulait « objective » des hiérarchies sociales tant en termes d’ordres qu’en termes de classe : les premiers privilégiaient la naissance, les fonctions exercées, les positions acquises et transmises, les seconds mobilisaient au contraire un éventail de plus en plus large d’indicateurs statistiques : propriété du sol, niveau des revenus, valeur des dots et des patrimoines, niveau culturel, professions exercées, etc.

Le second correspond moins au modèle proposé par Marc Bloch pour la société féodale, où la dépendance constituait le cœur du système, qu’à leur caractère au contraire à la fois non institutionnel ou faiblement institutionnalisé : l’important est que, même si ces relations et ces situations ont une origine institutionnelle, l’institution ne suffit pas à les expliquer. Et le fait que profon-dément acceptées, intériorisées, recherchées même, elles fonctionnent comme des modèles qui assurent leur propre reproduction et leur résistance au temps. Elles peuvent se mettre en place indépendamment de toute institution. Et il ne suffit pas d’abolir les institutions et les normes qui avaient pu leur servir de cadre ou de soutien pour les faire disparaître : elles se perpétuent pendant des générations, et continuent à servir de référence pour la majorité des acteurs. Une permanence que ne suffisent pas à expliquer les causes économiques, sociales ou culturelles le plus souvent invoquées.


Définition 4.

Auteur(s) Patrice Pognan
Date de validation 2016/01/17
Ecole(s), courant(s) Grammaires de dépendances
Discipline(s) Sciences du langage
Sous-discipline(s) Syntaxe
Source(s) Patrice Pognan : pour Wiktionnaire France - Maghreb des SHS
Définition En linguistique, le terme est en général au pluriel et est usité dans le domaine de la syntaxe. Tesnière, spécialiste de langues slaves (russe, slovène), a naturellement conçu une théorie de la syntaxe «verbocentrique». En effet, dans certaines langues slaves (p. ex. tchèque), il ne peut pratiquement pas y avoir de phrases nominales obtenues autrement que par élision. Le verbe est, dans la proposition, le suzerain de toutes les autres parties du discours. L'ensemble de ces catégories subit des relations d'ordre suzerain - vassal / dominant - dominé / père - fils, ... L'ensemble de ces relations au sein d'une proposition crée une structure arborescente. Tesnière lui donne le nom de «stemma». En France, Paul Garde, linguiste slavisant, utilise les structures de dépendances dans ses travaux de syntaxe du russe. Jean Fourquet, germaniste, collègue et ami de Tesnière, avait adopté les positions de Tesnière pour la réalisation de sa "grammaire de l'allemand".

Vladimír Šmilauer (1895 – 1983), professeur à l'Université de Prague et contemporain de Lucien Tesnière, publie en 1947 la « Novočeská skladba » (la syntaxe du tchèque contemporain), puis en 1955 le manuel d’analyse afférent qui offre une représentation graphique des structures qui allie simultanément l’ordre structural et l’ordre linéaire. C’est l’un des représentants de la seconde génération de l’école de Prague, Petr Sgall, qui en assure la calculabilité (Description Générative Fonctionnelle). Cette description peut être caractérisée par 4 traits fondamentaux (génératif, dépendanciel, fonctionnel et stratificationnel). L'arbre de dépendances permet de définir deux arrangements: - structural: rapport de suzeraineté - vassalité des noeuds pères et fils (la vassalité d'un noeud est liée à sa facultativité par rapport au noeud dominant) - linéaire: répondant à la division actuelle et à l'arrangement des éléments dans la phrase suivant le dynamisme communicatif.

Isonyme(s) constituants immédiats
Traduction(s) Arabe تبعية


Définition 5.

Auteur(s) Fatma Gutbi Salim
Discipline(s) Sciences du langage
Sous-discipline(s) Syntaxe
Source(s) Ducrot & Schaeffer: Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage
Définition Tesnière par exemple tentera de supprimer cette hétérogénéité: pour lui l'opposition du sujet et du prédicat ne se justifie que du point de vue "logique", point de vue qui n'est pas recevable en linguistique. Dans toute fonction il verra donc une complémentation, ou encore, si l'on convient de dire que le complément "dépend" du complété, une relation de dépendance
Traduction(s) Arabe تبعية