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« Insertion » : différence entre les versions

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Version du 18 septembre 2017 à 12:12

Etymologie

Etymologie Du mot latin inserere, signifiant introduire


Indication(s) grammaticale(s)

Genre Féminin


Définition 1.

Auteur(s) BAKOUR Chafik
Région(s) France, Maghreb, Maroc
Discipline(s) Démographie, Droit, Economie, Sciences politiques, Sociologie
Période(s) 20eme, 21eme
Usage(s) Scientifique
Définition Insertion

Au niveau linguistique, le terme « s'insérer » est dérivé du mot latin « inserere », signifiant introduire. Dans le dictionnaire français, il est défini par « le fait s'attacher sur, à quelque chose ou s'inscrire dans quelque chose, s'y intégrer, en faire partie ».

Toutefois, dans le cadre des sciences sociales, la définition de l’insertion dépend du contexte théorique et du positionnement idéologique que l’on adopte. De ce fait, le terme insertion peut être associé au fait de trouver sa place dans un ensemble, ou défini comme étant l’opération par laquelle un individu ou un groupe s'incorpore à une collectivité, une société, ou à une nation. Si la première définition met la responsabilité sur l’individu lui-même concernant sa situation et le considère comme le seul acteur de son insertion, la deuxième évoque la responsabilité de la société et considère l’insertion comme une tâche collective qui prétend les actions de plusieurs intervenants.

Si l’insertion est souvent assimilée à l’intégration, il ne faut pas considérer que c'est pratiquement la même chose, l'intégration est un concept propre à la sociologie qui renvoie souvent à la collectivité et fait appel donc aux notions de solidarité évoquées précédemment, alors que l'insertion est un concept plus général qui porte sur les processus individuels. Plus concrètement, l'insertion s'attache avant tout à définir le processus qui va conduire un individu à trouver sa place au sein d’une institution sociale particulière. Ainsi l'insertion peut se décomposer en plusieurs modalités en fonction de la dimension qu’on veut traiter. On parle à ce titre d'insertion économique ou d'insertion sociale. Tandis que la notion d'intégration renvoie davantage à l'état du lien social entre une société et ses membres.

La société est fortement intégrée si tous ses membres sont solidaires et complémentaires les uns des autres. L’intégration est davantage la lecture d'une situation de la société à un moment donné de son histoire.

Alors si on parle de l’insertion socio-économique, il faut évoquer toutes les composantes et les conditions nécessaires à la réalisation de celle-ci. Ce qui est évident, c’est qu’une telle insertion constitue un concept multidimensionnel, de plus il faut noter que l’enjeu de cette insertion constitue un processus, et un résultat. L’insertion fait également appel aux notions des droits civils et d’exercice de citoyenneté pleine et entière (Fournier et Monette, 2000).

Dans un tel contexte, penser l’insertion des jeunes, c'est de l'associer souvent au travail. En réalité, le travail constitue le principal facteur de l’insertion économique car il donne l’accès à un revenu qui permet en quelque sorte au jeune d’acquérir une certaine indépendance financière et donc la possibilité de mener son projet de vie adulte. De plus, le travail joue un rôle important dans l’insertion sociale via le sentiment d’appartenance qu’il permet. Ainsi, selon la théorie de solidarité organique, le travail constitue l’axe de relation entre l’individu et la société, la division du travail représente donc un facteur essentiel de la cohésion sociale. Sous cette logique, le travail constitue au même temps un devoir des individus voulant s’insérer et du coup, garantir un emploi constitue un devoir de l’Etat pour accomplir son rôle comme responsable de la cohésion sociale.

Il est également à signaler que traditionnellement, on distinguait ceux qui considèrent l’insertion comme un acte unilatéral des jeunes, qui doivent manœuvrer tout seuls sans l’assistance de quiconque à trouver leur propre emploi et faire preuve de capacité d’évolution, d’adaptation et de créativité (Benedetto, 1995, Fortin, 1986, Gauthier, 1994), et ceux qui se focalisent sur les structures sociales et les contraintes du marché de travail (Langlois, 1986, François Dubet 1987).

La transition de l’adolescence à la vie adulte, constitue pour tous les individus, une période cruciale riche en événements, en choix décisifs, et en processus d’actualisation et d’orientation préalable. Durant cette période, les jeunes tracent leurs trajectoires qui se matérialisent par des voies et des limites, on parle surtout de la situation familiale et résidentielle et de la carrière scolaire et professionnelle, il s’agit de décisions à caractère déterminant dans tous les processus d’insertion et de socialisation qui viennent à posteriori.

Il est à préciser que la période de transition vers la vie adulte, et la période d’insertion ne sont pas standards pour tous les jeunes, et peuvent en quelque sorte être prolongées en fonction des caractéristiques socio-éducatives, cela fait de la temporalité une autre dimension déterminante dans la réussite ou l’échec de l’insertion. En fait ce prolongement ne consiste pas seulement en un délai supplémentaire de la transition, mais il peut entrainer des changements structurels qualitatifs dans la trajectoire d’insertion, par exemple lorsque le processus s’étale pour l’obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur, cela favorise l’insertion professionnelle mais ce n’est pas forcément le cas pour l’insertion sociale. D’un autre coté et dans certains cas, le prolongement de la période d’insertion peut être infructueux par rapport à toutes les dimensions, s’il n’est pas bien valorisé. Selon Neugarten (1976, 1979), l’insertion n’est pas seulement un processus vertical qui dépend seulement du temps et de l’âge mais aussi un processus horizontal qui relève de l’interaction dynamique entre soi, l'environnement et le temps personnel et social, de ce fait selon cette logique, les expériences personnelles et les valeurs culturelles et sociales constituent les principales composantes de l’enjeu de l’insertion.

Inspiré par l’école de psychanalyse, Gould (1978) considère le jeune comme le principal acteur de son insertion et définit le processus d’insertion comme une libération des croyances de l’enfance et la prise en conscience de la responsabilité d’intégration de recherche de l’autonomie personnelle et la construction d’un style de vie adapté à ses potentialités et à ses ambitions. Selon les propos de Gould, la transition est avant tout un enjeu de conscience dont le développement détermine la trajectoire et le résultat. Le réseau social constitue un élément déterminant dans le processus d’insertion des jeunes, il est défini comme le système de relations qu’un individu entretient avec les différentes parties de la société qui peuvent être amis, membres de famille, collègues de travail, groupe d’intérêt ou de loisirs, partis politique…etc. Ce système constitue une plateforme d’intermédiation entre le jeune et la société.

De façon pratique, la relation entre le jeune et les membres de son réseau social commence souvent par de simples interactions, qui deviennent après la multiplication des liens de partage des idées, de conseils et d’aide mutuelle, une sorte de «cercle social» ou de petit monde. 

Le réseau social peut prendre différentes structures et différentes formes, une bonne structuration et une meilleure gestion de ce système complexe peut faciliter l’insertion sociale ainsi que professionnelle du jeune. Dans ce même contexte, il est évident que le processus d’insertion se déroule dans un environnement multi-sphères, des sphères généralement isolées, mais qui interagissent via certains mécanismes, en déterminant la trajectoire d’insertion, ce qui fait qu’il est indispensable de déterminer les priorités affectées à l'une ou l'autre sphère, leurs poids, leurs articulations, leurs synchronies et leurs décalages pour comprendre les processus de socialisation et d'entrée dans la vie adulte.

Traduction(s) Arabe إدماج